La graine a été plantée, mais la grossesse s'est arrêtée...
Difficile d'aborder ce sujet avec humour, tellement il est complexe et lourd à appréhender.
Certains d'entre nous, au cours de leur parcours PMA ont eu la joie de connaître l'annonce du fameux ++++ tant attendu, soit via les protocoles, soit par une grossesse spontanée (la fameuse grossesse "miracle", oui cela arrive malgré tout ce que l'on peut dire, une des raisons pour lesquelles il faut continuer à essayer les tentatives de bébés-couette).
Alors quand après plusieurs années d'essais, on a une réussite, on va au 7ème ciel!
Enfin, on y est arrivé, ça y est, c'est notre tour maintenant...
Les premiers symptômes, les premiers"nous allons enfin être parents". Gardons ça pour nous pour l'instant, on attend l'écho du 1er trimestre, celle qui nous rapprochera de ce rêve éveillé... celle qui sera la première étape dans le long parcours du "Tout va bien, il grandit bien, nous vous inquiétez pas".
Mais parce que ce parcours est parfois un long chemin parsemé d'embûches, il arrive aussi que cet espoir immense se transforme en une tristesse parfois étouffante lorsque ce cadeau, cette grossesse, s'arrête...
Le plus dur peut être l'absence de cause ou d'explication en cas de fausse couche précoce (avant la 12ème semaine). Un sentiment d'injustice, de la colère nous habite.
Pour les fausses couches tardives, le choc peut être encore plus violent et demander plus de temps pour remonter la pente. Il faut accepter de laisser le temps au temps.
Retour à la case départ
Une blessure en plus, des illusions en moins, et une patience sans cesse mise à mal.
Il faut d'abord faire le deuil de cette perte pour continuer à avancer et rebondir.
Faire le deuil à deux (le soutien mutuel est une vraie force):
Ce n'est la faute d'aucun d'entre vous... rien ne sert de culpabiliser son partenaire sinon mettre le couple en péril...
Accepter la perte, ne pas rester dans le déni de ce qui s'est passé
Pleurer, seul, ensemble, un peu, beaucoup, passionnément...
Mettre des mots sur les maux, communiquer...
Ne pas hésiter à se faire aider par un professionnel (le centre PMA propose des consultations avec un psychologue)
Se changer les idées dès que possible pour se retrouver autour de moments agréables, se recentrer sur son couple (Cinéma, un bon resto de temps en temps, un petit voyage/week-end à 2, moments de détente, etc.)
Les deux plus grosses difficultés par la suite seront (surtout pour les femmes) de:
Reprendre sa routine et arriver à donner du sens à cette expérience dans la vie quotidienne qui semble parfois pleine de futilités => il faut arriver à se recentrer sur l'essentiel et prendre de la distance/relativiser sur les choses qui ne nous semblent pas centrales (ex: le stress au travail => Pourquoi??!!! Lâche tes cheveux, sois moins exigeant avec toi même et/ou les autres).
Parfois, le regard des autres (ceux qui savaient, ceux qui se posent des questions en cas de symptômes physiques d'une ancienne grossesse, etc.) => on est libre ou non d'en parler. Il ne s'agit pas de se sentir obligé de se justifier vis à vis du monde... Ne vous sentez pas coupable de vouloir éviter les mondanités... avec le temps, la sociabilité revient ou pas (hihihi) si ou té on sovaj refoulé, zafè kow!!! là un alibi irréfutable, Assumons notre sauvagerie!
Voir vivre les autres, avec leurs grossesses, leur bébés => vous avez le droit d'être jaloux 8 secondes, pleurer 2 minutes 45 secondes, au delà c'est trop. Et après leurs souhaiter tout le bonheur du monde...
Trouver la force de retenter votre chance et d'y croire encore, via la PMA ou sous la couette. Retrouver l'espoir perdu, déçu peut prendre du temps, mais il reviendra tôt ou tard... car celle-ci n'a pas marché, mais il peut y en avoir d'autre.
Aux Mam'anges, aux parents endeuillés, FOS é KOURAJ
Tou a zot Ké vinn, pa lagué!
Comments